Deniz DEMIRKAPU, 100% pieds poings
Par Caroline Bertrand le lundi 11 décembre 2017
Deniz DEMIRKAPU est un jeune boxeur bruxellois au parcours passionnant. Il est de ceux qui ont appris simultanément à marcher et à mettre un high kick. Mais son histoire n'est pas seulement faite de prédispositions et d'environnement favorable. Deniz est un diamant brut façonné par une passion sans égale. Tenace et redoutable, il s’impose avec aisance et style comme un des boxeurs les plus prometteurs de sa génération.

Deniz a commencé comme compétiteur en 2010, chez Valon. Il effectue son premier combat lors d’un gala FORCE & HONNEUR organisé par son père. Soirée symbolique en terme d’héritage, alors qu’Yilmaz DEMIRKAPU fait son dernier combat pro, le fils remporte sa première victoire.
Trois ans plus tard son père crée la team Badboys, team hautement familial puisque consacré à deux compétiteurs : Deniz et son
petit frère.

Son parcours en junior fut intense, vainqueur d'un tournoi de 16, champion de Belgique dès la première année, beaucoup de combats, beaucoup de victoires, 30 exactement avant de connaître une première défaite et pas devant n’importe qui : Elias MAHMOUDI, déjà champion du monde junior IFMA.
Il fait précocement ses classes C et B. Elles sont rapides, autant que les combats qui les composent : j’ai quasiment gagné tous mes combats par KO au 1er ou 2e round, c’était facile de faire tomber mes adversaires une fois que nous n’avions plus de protection.
Son plus grand souvenir de cette période est son premier combat B à Cork, en 2015, prévenu la veille, il a disputé un 5X2 contre l’irlandais, Ryan SHEEHAN. Combat à l'étranger, partenaire plus expérimenté, absence de protection, genou à la tête autorisé... C’est tout un monde qui s’est révélé à lui ce jour là ! Cette expérience l'a profondément marqué. Une chose est sûre au regard de la VIDEO : il a séduit le public et forcé le respect à son adversaire.
Deniz est un guerrier dont le profil ne correspond pas avec les compétitions IFMA. Il n'aime pas les protections, ni le format des combats, ni le niveau très aléatoire des adversaires. Ce qu'il veut revivre c'est l'expérience irlandaise, ce qu'il veut atteindre c'est la classe A et montrer de quoi il est capable.
La saison dernière, Deniz s’est entrainé au Queensbury. Il y entame sa carrière professionnelle. Les deux premiers combats ont un goût amer pour Deniz qui regrette une mauvaise gestion de sa condition et de son mental. A défaut de pouvoir les refaire, il apprend à s’imposer dans les suivants. Deniz est concentré, étouffant, il s’enroule à son adversaire, lui assène une bonne anglaise et place son arme de prédilection, le genou : c’est 4 victoires consécutives par TKO qui suivent dans son PALMARÈS.
Cette année nous le retrouvons à Amsterdam, au sein du talentueux team Elite. J’ai quitté la Belgique pour passer un cap supérieur, je vais en Hollande car là-bas, le pieds poings est un sport valorisé. Le niveau technique hollandais est magnifique. Ils sont forts, physiquement et mentalement. Leur style est complet.
Pour l’heure, il n’a effectué qu’un combat avec sa nouvelle équipe, une belle victoire à l’Enfusion, le mois dernier, face à Tarik LYCHA. C’était important de montrer que j’avais ma place, j’ai été blessé une semaine avant mais rien à faire, je devais leur montrer que j’étais sérieux, jeune peut-être mais prêt à faire de bonnes choses nous raconte-t-il.
Les déplacements aux Pays-Bas ne le dérangent pas : C’est long, j’y vais 3 fois par semaine, 2h30 aller, 2h30 retour, mais j’y vais avec plaisir, c’est pas comme si j’allais à l‘école ! (Mais il le fait en plus d’aller à l’école 32 heures par semaine pour y étudier l’éducation physique et de s'entrainer tout seul à Bruxelles). Il sait pourquoi il fait le déplacement, il en a pour sa patience, ce club est comme une évidence pour lui, il en aime le style, le travail, l’efficacité, l’ambiance.
Je suis avec les meilleurs là-bas. Je connaissais déjà ce club et Kamal CHABRANI, mon entraineur, je savais que je serais bien, c’est le club de Nordine BEN MOH, Loren JAVIER JORGE,
Mohamed KHAMAL…. Mohamed KHAMAL est un boxeur dont je me m’inspirais beaucoup plus jeune, j’aime son style, je ne rate quasiment jamais ses combats. Aujourd’hui je m'entraine avec lui ! Il était dans mon coin à l’Enfusion, ça m’a beaucoup aidé.

Pour Deniz, sa place à l’ENFUSION, est une bonne chose mais cela n'a pas été une surprise : il savait qu’il en avait les capacités. Deniz est confiant, il sait ce qu’il vaut, de même lorsqu’il se présente sur un ring, il lui suffit de penser à ce qu’il a donné à l’entrainement pour savoir qu’il est prêt.
Et Deniz ne rigole pas avec sa préparation : Même quand je suis fatigué je vais à la salle, je m’entraine pour être le plus fort, je ne fais pas de figuration, je prends ma carrière très au sérieux, je fais des sacrifices. Je veux être le meilleur quelle que soit l’organisation, quelle que soit la catégorie. Je vais commencer par l’Enfusion, en 61 et 63 kg. Je reste ouvert à tous les combats, je suis prêt à rencontrer qui se présente, je n’aurais pas d’excuse.
De ce sport, il accepte tout, il est amoureux, incontestablement : Je n’imagine pas ma vie sans la boxe. Ce serait très ennuyant, je n’aurais rien à faire. Si je m’entraine pas, je vais regarder des combats, je peux pas m’en empêcher, c’est ma seule passion. Sinon je vais sortir, prendre l’air, je fais des trucs banals mais c’est ce qui compte c’est la boxe, je m’endors en regardant des combats !
Une chose est sûre, on n'a pas fini d’entendre parler de ce jeune homme et de vibrer lors de ses combats. On lui laisse le mot de la fin : Je remercie mon père, ma famille, mon team, mon entraineur, mes sponsors et tout ceux qui me soutiennent sincèrement.